Le tréma vient du grec ancien. Son rôle était déjà de séparer phonétiquement deux lettres qui auraient pu former un tout.
On met un tréma sur le « i » ou le « u » lorsqu’ils suivent « a » ou « o » pour montrer que les deux voyelles se prononcent séparément. Il coiffe également le « e ».
maïs [mais] : sans le tréma, on aurait mais [mє]
saül [sayl] : sans le tréma, on lirait [sol] comme dans saule
C’est le cas pour :
– les noms et adjectifs formés avec le suffixe -isme, -iste ou –ique placé après « a » ou « o ».
archaïsme
égoïste
héroïque
– les noms et adjectifs formés avec le suffixe –oïde (-oïdail)
un astéroïde
bizarroïde
hélicoïdal
Dans les groupes de lettres gue et gui, on met un tréma sur le « e » ou le « i » lorsque le « u » doit être prononcé (« u » ne sert pas à montrer que « g » se prononce [g] devant « e » et « i »).
ambiguë : sans le tréma, on lirait la finale [ig], comme celle de fatigue
Cependant, pour montrer que c’est bien le « u » que l’on prononce, il est possible de mettre le tréma sur le « u ».
cigüe ou ciguë aigüe ou aiguë ambigüité ou ambiguïté
L’usage a fait que l’on conserve la règle d’origine, c’est-à-dire de mettre le tréma sur la seconde voyelle.
Le tréma apparaît dans certains noms propres ou mots d’origine étrangère. Il faut les connaître.
Noël Israël un angström
ATTENTION
Le tréma n’est pas toujours présent au sein d’une même famille.
Israël → israélien
canoë → canoéiste
Les principaux mots concernés
aiguë, aïeul, aïeux, aïoli, ambiguë, ambiguïté, androïde, archaïque, archaïsme, astéroïde |
baïonnette, bizarroïde, bonsaï |
caïd, caïman, camaïeu, canoë, capharnaüm, Caraïbes, cocaïne, coïncidence, coïncider, coït, colloïdal, contiguë, contiguïté, corticoïde |
dadaïsme, dalaï-lama |
égoïste, exiguë, exiguïté |
faïence, faïencerie |
glaïeul, goï |
haïr, haïssable, hébraïque, héroïne, héroïsme |
inouï, Israël |
judaïque |
kafkaïen(ne) |
laïc, laïcisation, laïcité, laïque, laïus |
maïs, maoïsme, mosaïque |
naïade, naïf, naïve, naïveté, Noël |
ouï-dire, l’ouïe, ovoïde |
païen, paranoïa, paranoïaque, perestroïka, prosaïque |
raïs (chef arabe) |
sinusoïdal, skaï, spermatozoïde, stoïcien, stoïque |
tabloïd, taïga, thyroïde, troïka, typhoïde |
(photo)voltaïque |
Zaïre |
Dans certains mots d’origine germanique, le tréma marque une autre différence de prononciation. Pour la voyelle « u », le tréma indique que la prononciation est la même qu’en français : c’est le cas du mot führer et de noms tels que ceux du grand peintre Dürer ou de la ville de Lübeck. C’est le cas de noms alsaciens : Müller. Mais en allemand l’« u » sans tréma se prononce comme « ou » en français : d’où la différence de prononciation de l’« u » pour des noms de villes comme Düsseldorf et Dortmund.