C’est avec grand plaisir que je vous fais découvrir cet auteur de science-fiction. Son approche de l’intelligence artificielle à la fin des années 1980 deviendra le fil conducteur de ce premier roman, Galactopolis, l’Empire.
Ouvrage que j’ai relu et corrigé pour le compte de l’agence Au bonheur des Mots. L’auteur a décidé, dans un premier temps, de s’autoéditer sur Amazon. Il recherche pour celui-ci et pour le deuxième une maison d’édition pour une édition papier classique.
Découvrez en plus sur l’histoire et son auteur au travers de cette interview.
Résumé
Au terme d’une expansion d’un million d’années, l’humanité a colonisé toute la Galaxie et trouvé son aboutissement dans la société la plus parfaite qui soit, l’Empire galactique dirigé depuis 6 000 ans à partir de sa capitale Galactopolis par des ministères, symbiose entre l’homme et l’intelligence artificielle. L’intégration est si parfaite que plus personne ne s’intéresse à la mécanique de l’Empire et se contente de suivre les débats du Sénat ou de s’offusquer du train de vie hallucinant de la Cour impériale. Pourtant depuis 3 siècles et une rébellion que l’Empire n’a su contenir, celui-ci s’est rétréci à une moitié de la Galaxie et la Cour n’est plus le lieu de toutes les extravagances. Edna Tankun, descendante directe de IIIe dynastie impériale le découvre lors d’une soirée offerte par la classe montante de l’Empire. Urdu Aramayan, Nexien et spécialiste du développement humain reçoit un nouvel algorithme des ministères impériaux réduisant la présence humaine de 70 % dans les colonies rompant ainsi le subtil équilibre homme-intelligence artificielle établi depuis des millénaires. Et Assan Dakura, capitaine des services secrets impériaux note une croissance du trafic d’armes de pointe impériales dans les territoires rebelles de la Galaxie. Pour tous les trois commence la recherche de la cause de ces bouleversements.
A propos de l’auteur
Eric Vertommen est un informaticien et un écrivain belge de langue française né le 27 novembre 1965 à Anderlecht en région bruxelloise. Gradué en informatique, il aura l’occasion de travailler pour des organisations aussi diverses que la Marine Belge, Albemarle, Tyco electronics, BASF, Deloitte, Cap Gemini, GSK ou la SNCB (chemins de fers belges). Sa carrière l’amènera aux Pays-Bas, au Royaume-Uni, en Allemagne, aux Etats-Unis et en France où il résidera plusieurs années en Alsace et à Paris.
Voyageur et aimant découvrir le monde, sa randonnée dans le désert de Mauritanie, sera l’une de ses expériences la plus inoubliable. Son approche de l’intelligence artificielle à la fin des années 1980 deviendra le fil conducteur de son premier roman, Galactopolis, l’Empire.
Interview
Qu’est-ce qui vous a amené à l’écriture ? Comment est venue l’envie d’écrire un livre de science-fiction ? Et l’idée de ce livre ?
Fervent lecteur de Jules Vernes et d’Isaac Asimov, j’ai vivement été impressionné par la saga Star Wars lors de sa sortie. Inspiré par le film, j’ai commencé à écrire mon premier roman à partir de l’âge de douze ans. L’idée du présent livre est venue en partie suite à la crise de 2007-2008 qui a marqué un changement profond de société dont nous voyons encore les conséquences aujourd’hui et le retour sur le devant de la scène de l’intelligence artificielle.
Ce genre littéraire vous a-t-il toujours attiré ou vous y êtes-vous intéressé qu’à une certaine époque ?
Intéressé par les nouvelles technologies, la science fiction m’a intéressé très tôt, dès mes 12 ans, comme suite logique des livres d’anticipation de Jules Vernes que j’avais lus auparavant. La découverte du système solaire avec les sondes Voyager me passionnait et je rêvais un jour d’aller dans l’espace. Vers mes 18 ans je suis devenu maître dans le jeu de rôle Space Opera dont l’action se déroule dans l’espace dans un futur lointain. Encore récemment une amie roumaine m’a fait découvrir la science-fiction de son pays méconnue en Europe occidentale mais exceptionnelle par son originalité.
Quel ouvrage, en dehors de la science-fiction, vous a le plus marqué ?
A la recherche du temps perdu de Marcel Proust. Sa maîtrise de la langue est époustouflante, capable de placer 5 idées dans une même phrase équilibrée et élégante, le tout avec une profondeur émotionnelle et une subtilité psychologique remarquable. Je n’arrive pas à sa cheville.
Quel ouvrage de science-fiction est votre livre de chevet ?
La trilogie de la Fondation d’Isaac Asimov.
Qu’est-ce qui a inspiré cette histoire ? Quelles sont ou ont été vos sources d’inspiration ?
L’histoire est née d’un faisceau de circonstances. Comme dit plus haut la crise de 2007-2008 qui a engendré de profonds bouleversements dans notre société et qui s’apparente au déclin graduel des Etats-Unis. Il y a 70 ans l’histoire a vu le déclin des empires coloniaux européens. D’où l’idée de cet Empire en déclin depuis 300 ans.
Ensuite le retour de l’intelligence artificielle dans les médias après le long hiver qui avait suivi sa première éclosion dans les années 1980. A l’époque déjà le meilleur trader de Londres était un système expert et le meilleur diagnostiqueur médical était une machine. Fin des années 80 grâce à l’intelligence artificielle on pouvait reconstituer les règles pour remplir les zones d’un formulaire à partir d’une masse importante de données. Il n’était plus nécessaire d’avoir recours à un manuel d’utilisation ou des employés proposés à l’encodage pour savoir quoi remplir et sous quelles conditions. Ayant personnellement effectué plusieurs programmations en langage d’intelligence artificielle et réalisé le potentiel énorme de l’IA, je m’attendais à un changement radical même si je m’inquiétais déjà des conséquences sociales redoutables.
Mais le monde n’était pas encore prêt pour les applications dont l’intelligence artificielle était capable et elle a continué à se développer discrètement avant son retour en force la dernière décennie. La grande évolution par rapport aux années 80 est que des sommités mondiales en science et en informatique mettent désormais en garde sur les dangers de l’intelligence artificielle.
Un exemple concret de l’influence des intelligences artificielles sur notre vie : si aujourd’hui il n’est plus opportun de répartir son portefeuille d’investissement selon des critères géographiques c’est parce que les stratégies des systèmes d’intelligence artificielle financiers ont créé une corrélation quasi totale entre tous les marchés boursiers de la planète. Une crise se répand simultanément partout. Avant leur arrivée ce n’était pas le cas.
Inspiré par la sociologie il y a le thème des classes dominantes, des oligarchies, de leur influence et de leur éventuel déclin. C’est un sujet très moderne familiarisé par les ouvrages des Pinçon-Charlot. De manière implicite, on parle aussi des ressources naturelles et de l’écologie.
Le choix de trois personnages vient du désir de montrer la transformation du système Galactopolis en des endroits distincts : le centre du pouvoir avec la princesse Edna Tankun, la société civile avec Urdu Aramayan et les services secrets en mission dans les territoires lointains et détachés de l’Empire avec Assan Dakura, alias Misghan Zakaï. Le lecteur découvre ainsi graduellement ce qui se cache derrière les apparences et affecte toute la Galaxie.
Dans quelles conditions vous êtes-vous mis pour écrire ? Vous êtes-vous imposé une discipline ? S’isoler ? Dans un lieu ? S’imposer un nombre d’heures d’écriture ?
J’écris toujours seul à mon bureau en me donnant une à deux semaines par chapitre. La structure générale du livre est faite avant l’écriture et ainsi je connaissais déjà la fin du second ouvrage avant d’avoir commencé le premier. En général, je mets quelques heures à écrire un chapitre puis viennent les relectures successives pour reformuler, améliorer le style et choisir les mots les plus appropriés. Il y a une à deux relectures par jour jusqu’à ce que j’arrive à un résultat qui me satisfasse. C’est ce qui me prend le plus de temps.
Pensez-vous que la science-fiction peut avoir un rôle à jouer à l’égard de phénomènes de société ? Peuvent-ils être transposables dans ce type d’ouvrages ?
La science-fiction a sa place dans l’expression des problèmes de société. Ainsi le phénomène du totalitarisme a été abordé par deux dystopies célèbres : 1984 d’Orwell et Le meilleur des mondes d’Aldous Huxley. Asimov parle dans ses romans du marxisme (psycho-histoire) et des lois de la robotique. Ray Bradbury dans Farenheit 451 parle d’une société ravagée par la consommation qui finit par sombrer dans l’infantilisme et la violence, ce qui n’est pas sans écho avec des situations de notre époque.
Envisagez-vous une suite à Galactoplis l’Empire ? Si oui, pouvez-vous nous donner un avant-goût ?
La suite du livre est Galactopolis la République. Le vote du Sénat a entamé une lutte de pouvoir entre les différents partis pour la définition de ce que sera l’Etat. Fort de son ascendant, le sénateur Ulys Long désire le modeler à son image dans le but de pérenniser son pouvoir. La cour impériale menée par Edna Tankun ne s’avoue pas vaincue et est prête à abandonner ses privilèges pour rentrer dans l’arène politique, chose interdite auparavant. Urdu Aramayan remonte les sources de son passé familial pour découvrir la raison de la diminution soudaine de la présence humaine dans les colonies imposée par les ministères. Assan Dakura alias Misghan Zakaï part à la recherche des trafiquants de drajj pour tenter coûte que coûte d’empêcher la guerre dans la Confédération du Ginpur.
L’ouvrage est accessible au format Kindle.
Galactopolis, L’Empire, Eric Vertommen, Amazon, format Kindle, 561 pages.