On peut admettre qu’une faute de frappe ou d’inattention se glisse dans un e-mail écrit trop rapidement. En revanche, les fautes de grammaire, de conjugaison ou les erreurs de syntaxe ont un impact très négatif sur votre crédibilité et celle de l’entreprise que vous représentez. Car, comment s’en remettre à l’expertise de quelqu’un qui ne sait pas s’exprimer correctement ?

Les phrases suivantes sont tirées de courriers professionnels :

Je vous ai envoyer une plaquette sur nos produits

En ce qui concerne l’immeuble, nous sommes suceptible de devoir… Nous poseront des affiches.

En esperant vous conter parmit nos prochain annonceur, je vous pries, Monsieur, de croire, en l’expression de mes salutations distinguée.

Ces fautes sont considérées comme non tolérables.

 

Quelle image vos fautes donnent-elles de vous ?

Un CV, un e-mail ou une lettre de candidature sont des écrits que vous êtes supposé(e) avoir travaillés, relus, corrigés de nombreuses fois avant envoi. S’ils contiennent des fautes d’orthographe, cela signifie que vous avez été négligent. Si les fautes subsistent malgré une relecture, cela sera interprété comme de l’incompétence. Sans compter que si vous commettez ces fautes en phase de recrutement, vous les ferez également dans le cadre de votre travail ; un risque que votre recruteur ne prendra probablement pas. En bref, dans un contexte concurrentiel, un CV sans faute l’emportera toujours.

Christelle Martin Lacroux, membre du laboratoire de recherche GRM à l’université de Toulon, a effectué des travaux de recherche afin d’établir le réel impact d’une mauvaise maîtrise de l’orthographe. Sa thèse publiée en fin d’année 2015 prouve dans un premier temps l’importance des écrits au travail.

31 % des salariés écrivent pendant au moins le quart de leur journée de travail et au total 70 % des salariés sont des rédacteurs quotidiens. En moyenne, chacun envoie 33 courriels par jour.

De ce constat découle une réaction sans appel des recruteurs.

Les recruteurs n’aiment pas que l’on piétine l’orthographe : un candidat a 3 fois plus de risques d’être éliminé si son dossier de candidature comporte des erreurs grammaticales ou lexicales. Et ceci est valable dès la première faute relevée, selon Christelle Martin Lacroux.

Grâce à plusieurs expériences, Christelle Martin Lacroux a mis en lumière les raisons pour lesquelles un candidat n’écrivant pas parfaitement n’inspire pas confiance.

Un véritable coût pour l’entreprise

Il faut du temps et de l’argent pour reprendre les documents. En plus, c’est mauvais pour l’image. Les recruteurs s’en rendent bien compte. Christelle Martin Lacroux a mené une expérience dans laquelle elle a observé vingt recruteurs sélectionner des candidatures, dont certaines volontairement bourrées de fautes. « Leur préoccupation principale est le bien-être de l’entreprise : ils ont peur qu’un candidat n’écrivant pas parfaitement nuise à son bon fonctionnement », explique-t-elle.

Une candidature mal rédigée projette une mauvaise image de la personne. « En France, faire des fautes, c’est être mal élevé. Les recruteurs ont même tendance à penser que le candidat n’est pas intelligent, analyse Christelle Martin Lacroux. Et quand on leur demande d’expliquer ce que la lecture d’un CV avec des fautes leur inspire, les sentiments ressortant le plus sont l’abattement, la colère, voire la moquerie. »

La valeur des expériences réduite à néant

Une expérience solide et un parcours sans faute ne rattrapent pas forcément une piètre maîtrise des règles grammaticales. Lors de l’expérience, les recruteurs ont été soumis à plusieurs dossiers types, qui se ressemblaient, mais variaient sur le nombre de fautes d’orthographe, et sur l’expérience. Les plus sélectionnées étaient évidemment les candidatures sans faute avec beaucoup d’expérience. Mais il n’existe pas de différences significatives entre ceux qui font des fautes mais ont de l’expérience et ceux qui n’ont pas d’expérience mais se distinguent par une écriture parfaite. « En clair, les fautes d’orthographe vous remettent au niveau des candidats sans expérience, et réduisent à néant tous les efforts entrepris depuis des années », conclut Christelle Martin Lacroux.

81 % DES ENTREPRISES CONSIDÈRENT L’ABSENCE DE MAÎTRISE DE L’ORTHOGRAPHE COMME UN OBSTACLE POUR RETENIR LA CANDIDATURE D’UN CADRE.

Face à une forte concurrence, les candidats peuvent donc se distinguer grâce à une orthographe irréprochable. Un CV et une lettre de motivation vierges de fautes d’orthographe rassurent le recruteur, et prouvent l’application et donc l’implication du candidat.

Un manque d’intelligence

Certaines fautes sont impardonnables et peuvent donner, parfois à tort, l’impression d’un manque de compétence, voire d’intelligence. Ainsi, maîtriser le pluriel (« ils sont partis » et non « ils sont parti », « mes salutations distinguées » et non « mes salutations distinguée »), le participe passé (« j’ai trouvé » et non « j’ai trouver ») ou l’accord du verbe (« je vous joins » et non « je vous joint »), est essentiel. D’autres fautes relèvent du bon sens : écrire « je travail pour telle entreprise » au lieu de « je travaille pour telle entreprise » ne veut rien dire.

Un manque de respect

Écrire à quelqu’un en faisant des fautes d’orthographe ou de syntaxe peut sembler irrespectueux : on peut en conclure que vous n’estimez pas suffisamment votre interlocuteur pour ne pas faire l’effort de faire relire vos messages avant envoi afin de vous assurer qu’aucune faute n’a été oubliée.

Un manque de crédibilité

Dans vos écrits, vous incarnez votre entreprise.

Une entreprise qui veut soigner son image et développer ses ventes et contacts devra passer par un site web, qui peut être un site vitrine, une boutique en ligne, un blog, un site d’actualité…

Depuis quelques années, les réseaux sociaux sont devenus un moyen de communication très efficace de par leur forte viralité, mais aussi pour leurs nombreux outils qu’ils mettent à notre disposition, c’est pourquoi il est important pour vous ou pour votre entreprise d’y être présent(e). Ils sont un outil primordial dans votre stratégie de communication.

Le bon usage du français dans vos échanges est nécessaire selon la cible à laquelle s’adresse votre message. Il est requis ne serait-ce que dans une situation d’embauche, d’évolution de carrière où il peut être discriminatoire, voire éliminatoire. Tout comme sur les réseaux sociaux pour se mettre en relation avec un client potentiel, se rapprocher d’un groupe de pairs (collaborateurs, prospects, clients).

Au-delà des enjeux liés à la communication interne en entreprise, les lacunes en orthographe et grammaire peuvent être préjudiciables du point de vue de la communication externe.

Une étude britannique a conclu qu’« une seule faute d’orthographe peut avoir un impact sur la réalisation d’une vente ou d’un partenariat, et plus généralement sur l’image de l’entreprise ». Quel coût aura pour votre entreprise l’impression à x exemplaires d’une plaquette sur papier glacé vantant les mérites de vos produits mais qui contiendra une faute de grammaire dans un titre ?

À l’heure du digital, on assimile les fautes aux arnaques et autres e-mails frauduleux (qu’on reconnaît souvent à leur faible niveau de français). Envoyer un e-mail commercial contenant des fautes nuira donc à votre crédibilité et à la confiance que l’on aurait pu vous accorder. De la même manière, un site Internet contenant des fautes peut faire fuir vos potentiels clients.

Que penser d’un professionnel lorsque les articles qu’il publie, son profil LinkedIn ou Viadeo, ses interventions sur des sujets d’expertise recèlent de délicieuses et inoubliables fautes d’orthographe ?

Sur les réseaux sociaux, les blogs, la e-réputation passe par un minimum de maîtrise, c’est un plus.

Selon une enquête publiée par vizu.com, c’est la qualité de la rédaction qui est le premier facteur de choix (43,9 %), de reconnaissance (56,3 %) et de crédibilité (51,5 %) pour la lecture d’un blog.

Avec les bons mots, des phrases chocs, une belle rhétorique, une bonne histoire, on attire l’attention, on peut faire mouche, se faire remarquer.

Pourquoi faites-vous des fautes ?

Chacun possède ses propres raisons. Celles qui reviennent le plus souvent sont « je ne fais pas assez attention » ou « je n’ai pas pris le temps de me relire ».

Pour y remédier, vous devez changer d’approche et comme expliqué dans le webinaire du 9 juillet que j’ai organisé « La maîtrise du français : un enjeu pour votre employabilité », faire l’effort de relire vos écrits va permettre d’éliminer les fautes d’inattention et de frappe. Je ne vous conseille pas, comme démontré dans le webinaire, de vous reposer sur le correcteur d’orthographe de Word ou même d’un correcteur plus professionnel. En effet, ils ne sont pas fiables.

La plupart des fautes sont commises par méconnaissance ou oubli des règles de l’orthographe et de la grammaire. Dans ce cas, je vous invite à vous les réapproprier ou à les consolider pour réduire fortement le nombre de fautes commises et atteindre un niveau acceptable dans votre milieu professionnel et votre vie quotidienne.

« Les études sont formelles, on peut progresser en orthographe tout au long de la vie », c’est la conclusion du reportage diffusé au 20 heures de TF1 le 2 mai dernier.

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.