Dans le cadre d’une réunion du CSE (Comité Social et Économique), qu’elle soit ordinaire ou extraordinaire, les échanges peuvent parfois devenir tendus, voire bloqués, lorsque les informations transmises sont insuffisantes ou lorsque des divergences profondes surgissent entre les participants. Dans ces situations, la suspension de séance est un outil efficace pour maintenir la qualité du dialogue social et favoriser une prise de décision éclairée.
Mais qu’est-ce qu’une suspension de séance ? Qui peut la demander ? Quelles en sont les règles, et comment l’utiliser à bon escient pour ne pas retarder les réunions de manière excessive ? Nous vous livrons ici toutes les clés pour bien comprendre cette pratique et l’utiliser efficacement.
Qu’est-ce qu’une suspension de séance ?
La suspension de séance permet d’interrompre temporairement les débats lors des réunions du CSE. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, cette pratique n’est pas encadrée par le Code du travail, mais repose sur des usages, des conventions, et souvent sur le règlement intérieur du CSE, lorsqu’il existe.
Qui peut demander une suspension de séance ?
Tout membre du CSE, qu’il soit élu ou représentant de l’employeur, peut demander une suspension de séance. De plus, si des délégués syndicaux participent à la réunion, ils ont également le droit de faire cette demande. En résumé, le président du CSE, les membres élus ainsi que les délégués syndicaux peuvent tous être à l’initiative de cette suspension.
Une suspension de séance peut-elle être refusée ?
Oui, il est possible de refuser une suspension de séance, même si cela reste rare et délicat. Le président du CSE, tout comme les membres élus, peuvent s’opposer à cette interruption. Toutefois, pour éviter les accusations de délit d’entrave, notamment lorsque la demande émane du président, il est recommandé de motiver ce refus. Les suspensions de séance doivent en effet favoriser le bon déroulement des débats, et non les freiner.
Pourquoi demander une suspension de séance ?
Les raisons justifiant une suspension de séance sont variées et dépendent des circonstances de la réunion.
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Prendre une pause technique ou un moment de repos
Parfois, il ne s’agit que d’un besoin de souffler : pause-café, se dégourdir les jambes, ou tout simplement prendre du recul avant de reprendre les débats.
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Apaiser les tensions
Les réunions du CSE peuvent parfois être houleuses, notamment lors des consultations et négociations d’accords. Si les discussions deviennent trop tendues, une suspension de séance permet de calmer les esprits avant de poursuivre dans un climat plus serein.
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Obtenir des informations complémentaires
C’est le cas le plus courant : les membres du CSE, en pleine consultation, peuvent demander une suspension de séance pour analyser de nouvelles informations fournies par l’employeur ou pour attendre des compléments d’information indispensables à la prise de décision.
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Consulter un expert ou un service juridique
Dans certains cas, les membres du CSE peuvent avoir besoin d’un conseil extérieur, que ce soit auprès d’un expert ou d’un service juridique. Une suspension permet alors de se concerter avant de reprendre les discussions.
Comment mettre en œuvre une suspension de séance ?
Idéalement, les modalités de suspension de séance devraient être prévues dans le règlement intérieur du CSE. Cela permet d’éviter les conflits d’interprétation. Le plus souvent, la suspension est soumise à un vote à main levée des membres du comité, et elle est adoptée si la majorité l’accepte.
Dans certains cas, une majorité renforcée peut être requise, comme lors d’une suspension visant à apaiser les débats ou à obtenir un complément d’information. Le règlement peut aussi prévoir une durée maximale pour éviter que la réunion ne s’éternise inutilement. Par ailleurs, il est nécessaire d’inscrire la suspension au procès-verbal de la réunion, avec l’heure de début et de fin.
Que se passe-t-il après une suspension de séance ?
Après une suspension, plusieurs scénarios sont possibles :
- Si la pause a permis d’apaiser les tensions ou d’obtenir les informations nécessaires, la réunion reprend son cours normalement.
- Si les informations ou le conseil extérieur n’ont pas pu être obtenus, les membres du CSE peuvent décider de reporter la discussion du point concerné à une réunion ultérieure.
- Dans le cas où la suspension aurait pris trop de temps et que la réunion ne peut se poursuivre dans des conditions optimales, il est possible de lever la séance et de reprogrammer les points restants pour une prochaine réunion.
La suspension de séance, bien qu’utile, doit donc être maniée avec précaution pour ne pas entraver le bon déroulement des réunions. D’autant plus que, comme le rappellent les éditions Tissot, ces suspensions sont aussi possibles en visioconférence, et ce, malgré la dématérialisation des débats. La technologie ne doit pas être un frein, bien au contraire.
Bien gérer les suspensions pour un dialogue social efficace
La suspension de séance est un levier important pour assurer la continuité du dialogue social au sein du CSE. En prévoyant ses modalités d’application dans le règlement intérieur, elle devient un outil de gestion du temps et des échanges, évitant les tensions et les blocages. Ainsi, même dans le cadre de réunions à distance, elle reste une option à considérer pour améliorer la fluidité des discussions.
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