Nous l’évoquions sous ce même titre, il y a un certain temps, dans une de nos lettres d’info « TOUT est DIT ».
Télétravailler, c’est renouer avec l’esprit d’entreprise, l’esprit d’aventure. La mise en oeuvre du télétravail représente un véritable projet social qui nous introduits de plain-pied dans le troisième millénaire, placé sous le signe du changement permanent et du partage.
Cette mutation, le télétravail y prépare très pratiquement avec une part de risque, condition d’un gain réciproque pour l’entreprise et ses salariés. Ce risque est d’autant plus positif que l’expérimentation préalable en mesure les effets et qu’une négociation en précise les règles. Et on le sait, les aventuriers savent se montrer vigilants. Il semble bien que cela leur réussit : les pionniers du télétravail qui se comptent aujourd’hui par milliers ont pris l’initiative d’aller défricher des terres à conquérir, constituées de vastes no managers’ lands et de nombreuses oasis, où les pyramides ne sont plus que des mirages. Car l’heure du partage a sonné avec les incontournables réseaux qui maillent la planète, passages obligés pour tous ceux qui veulent rester dans la course.
Avec le télétravail, les entreprises font l’apprentissage des réseaux mais surtout de la façon d’y travailler ensemble, en grandeur réelle. En découvrant ainsi leurs faiblesses cachées, technologiques et organisationnelles, elles se préparent à devenir plus fortes sur un marché toujours plus exigeant et dynamique, voire virtuel. La valeur ajoutée des produits et services qu’elles y proposent provient du partage systématique des connaissances et des responsabilités mais aussi de leur ouverture sur le monde.
Le télétravail représente une solution positive, éprouvée, favorisant l’autonomie et l’expression de soi de ses salariés dans d’autres activités que celles de l’entreprise : les bénéfices de réalisations globales sont réciproques. En laissant leurs salariés jouer un rôle plus important dans la cité, les entreprises se font citoyennes sans perdre leur identité.
Plutôt que de perdre un peu de leur âme avec des salariés qui les quittent, les entreprises deviennent, avec le télétravail, maître d’oeuvre d’un immense chantier d’ingénierie des compétences. Premiers ouvriers de ce chantier, les télétravailleurs mènent en route un nouveau processus avec leur entreprise, deviennent les auteurs-acteurs de leur évolution professionnelle et posent comme exigence l’utilisation et le développement de leurs compétences. C’est sans doute une des principales conditions pour que le télétravail quitte sa marginalité et qu’il bénéficie à tous ceux et celles qui ne veulent plus perdre leur vie à la gagner.
Le télétravail change radicalement la conception que nous nous faisions du travail par sa façon de réorganiser le processus d’accomplissement des tâches, par la diffusion des informations qu’il suscite. Cette conception tend à refondre les notions de hiérarchie, de responsabilité, de l’initiative professionnelle et les rapports traditionnels que nous connaissons au sein de nos entreprises, finalement ce qui est communément admis à ce jour ; nouvelle façon d’envisager les activités professionnelles, nos activités de loisirs, notre façon d’accéder à l’enseignement, à la culture, de concevoir nos relations sociales, notre avenir de l’emploi, notre qualité de vie.
Tout ceci nécessite de repenser notre société actuelle, de surmonter nos craintes, dépasser nos préjugés, bousculer nos habitudes, rompre avec les modèles tradtionnels tant pédagogiques qu’organisationnels dans nos entreprises sans pour autant faire abstraction de notre identité culturelle.
Les transformations viennent d’abord de la volonté des individus, de leur capacité d’initiative comme ont pu le démontrer les expériences menées jusqu’à maintenant.
Le télétravail fait voler en éclat cette forme de « protection sociale » car il favorise un travail d’introspection et représente un frein psychologique. Si l’individu n’a pas su organiser une forme de reconnaissance sociale en dehors de l’entreprise, il n’aura pas tendance à vouloir en sortir physiquement. Le télétravail matérialise une sortie du cocon de l’entreprise, entreprises qui au vu des plans sociaux actuels ne cocoonent plus vraiment leurs salariés.
De nouvelles solutions, en matière d’hébergement des télétravailleurs sont apparues sur le marché ces dernières années (coworking et autres espaces de travail collaboratif) ; le concept démontre une véritable alternative à toutes les autres façons de travailler.
Le travail d’aujourd’hui et le travail de demain évoluent et évolueront sous l’influence des seules technologiques mais aussi sous l’influence d’innovations politiques, organisationnelles, sociales structurées.