Vous me direz, cela semble être d’une logique à toute épreuve, que l’on accorde le verbe avec son sujet. Pour autant, quelques coquilles se produisent çà et là.
De prime abord, le verbe s’accorde, en personne (je, tu, il, nous, vous, ils) et en nombre (pluriel ou singulier), avec le sujet. Pour trouver le sujet, il suffit de poser la question « qui est-ce qui… ? » et mettre le verbe à la place des points de suspension.
Par exemple : Nous chantons. Qui est-ce qui chante ? La réponse est : nous. « nous » est donc le sujet du verbe « chantons ».
Contrairement à la langue anglaise, en présence du pronom « qui », c’est l’antécédent qui commande. Donc on ne dit pas c’est moi qui est le chef mais c’est moi (je) qui suis le chef.
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Que faire lorsque les personnes diffèrent ?
Paul et moi sommes arrivés à l’heure.
D’instinct, nous reprenons le sujet au pluriel sous forme de pronom. Nous ne dirons pas : lui et moi sommes arrivés à l’heure mais lui et moi, nous sommes arrivés à l’heure.
Nous ne dirons pas : Jean et toi irez ensemble à la réunion mais Jean et toi, vous irez ensemble à la réunion.
ASTUCE
Il faut dès lors savoir que la première personne l’emporte sur la deuxième et la troisième et que la deuxième l’emporte sur la troisième. Et si les personnes sont différentes et qu’on nous donne à choisir entre -ons et -ont, ce sera toujours -ons.
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Même accompagné de plusieurs sujets, le verbe peut en effet se mettre au singulier
Lorsque les sujets énumérés sont repris (ou annoncés parfois) par un terme collectif ou un pronom indéfini (tout, rien, chacun, personne) ou démonstratif (cela) qui les résume :
Ses vestes, ses manteaux, ses jupes, ses chaussures, toute sa garde-robe était rosé.
Ses vestes, ses manteaux, ses jupes, ses chaussures, rien n’était à mon goût.
Les groupes nominaux « ses vestes, ses manteaux, ses jupes, ses chaussures » sont alors considérés comme des appositions aux sujets « toute sa garde-robe » et « rien ».
Lorsqu’un sujet multiple contient la répétition de rien de, ce qui, ce que, tout ce qui, tout ce que
Ce qui tombe du ciel, ce qui provient de la terre, ce qui sort de la mer contribue à nourrir l’humanité.
Lorsque les sujets sont synonymes ou ne s’ajoutent que pour former une seule idée
La force de caractère, la volonté, la détermination de cette femme m’impressionne.
Lorsqu’il y a une gradation dans les sujets
Un orage, une tempête, un ouragan me terrorise.
CAS PARTICULIERS
Ils sont assez nombreux. Lorsque l’on hésite entre un singulier et un pluriel, il suffit de mettre la phrase au futur pour ne pas se tromper. Nous allons examiner tous les cas particuliers sous cette optique, et vous verrez qu’il n’est pas nécessaire de les mémoriser.
- Après un adverbe de quantité, le verbe se met toujours au pluriel, sauf si le mot qui suit est au singulier.
Peu arrivent à l’heure ! Beaucoup de gens rêvent d’aller sur Mars.
Si l’on bouchait ce chemin, trop de monde passerait sur ce pont.
Notez que l’on dira :
L’année prochaine, peu arriveront (et non pas arrivera) à l’heure.
A l’avenir, beaucoup de gens rêveront (et non rêvera) d’aller sur Mars.
Si l’on bouche ce chemin, trop de monde devra (et non devront) passer par le pont.
En ce qui concerne les sujets « l’un et l’autre », « ni l’un ni l’autre » et « tel ou tel »
On peut mettre le verbe au singulier :
L’un et l’autre a cru ces propos.
ou au pluriel :
L’un et l’autre ont cru ces propos.
Les sujets l’un ou l’autre commandent le singulier :
L’une ou l’autre de ces personnes le croit.
Notez que l’on dira : l’une ou l’autre de ces personnes le croira (et non le croiront).
Le verbe impersonnel est toujours au singulier.
Il passe de nombreux trains.
Notez que l’on dira :
L’année prochaine, il passera de nombreux trains (et non passeront).
Si le sujet est un infinitif ou une proposition commençant par « que », le verbe est à la 3e personne
Marcher au milieu des bois lui acquisition beaucoup de plaisir.
Qu’elle soit en retard les inquiète.
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Les sujets coordonnés par « ou »
Si l’un des sujets est au pluriel, que ce soit le premier ou le second, le verbe doit être accordé au pluriel.
Ses parents ou sa voisine pourront venir retirer les clefs chez le gardien.
Si le second terme sujet est synonyme, un équivalent du premier, le verbe est mis au singulier.
Ce largo, ou mouvement lent, doit être interprété avec sensibilité.
Mais si le premier terme des sujets est au pluriel, le verbe doit être accordé au pluriel.
Quand les deux sujets sont au singulier, si l’action exprimée par le verbe peut se rapporter aux deux sujets à la fois, le « ou » peut alors avoir valeur de « et » et dans ce cas, l’accord recommandé est le pluriel.
Le football ou le basket occupaient ses journées. (= Ces sports étaient pratiqués les mêmes jours, ou à des jours différents par la personne).
En reprenant l’exemple précédent, si l’on pense que la personne se consacre soit à l’une, soit à l’autre des deux activités, c’est l’accord au singulier qu’on adoptera et dans ce cas, on fera mettre le second sujet entre virgules.
Le football, ou le basket, occupait ses journées.
Lorsque le « ou » est associé à « même », « plutôt », « à plus forte raison », « mieux », « pour mieux dire »… si les deux sujets sont au singulier, le verbe sera également au singulier.
La monarchie, ou plutôt le roi, maintient les nobles loin du pouvoir.
Si l’un des sujets est au pluriel, on convient d’un accord au pluriel. Ce qui peut laisser perplexe si le deuxième sujet, au pluriel, est entre tirets.
La misère, ou plutôt les soucis familieux, ont usé cette femme.
La belle-soeur – ou, pour mieux dire, les deux belles-soeurs – ont semé la zizanie lors du mariage.
Dans un tel cas de figure, il est recommandé de réécrire la phrase. Par exemple : Lors du mariage, la zizanie qui se déclencha est à mettre au compte de la belle-soeur, ou, pour miex dire, des deux belles-soeurs.
Quand un des sujets précède le verbe, ce dernier s’accorde sur ce sujet :
La pluie le découragea, ou bien les orages.
Lorsque les sujets ne sont pas de la même personne, on applique les règles précédemment évoquées : la première personne l’emporte sur la deuxième et la troisième et que la deuxième l’emporte sur la troisième, cela si tous les sujets sont impliqués par l’action exprimée par le verbe.
Vous ou moi irons chercher Ethan à la gare.
Toi et Paul porterez les cadeaux.
Le premier adjoint, le maire ou moi-même pouvons signer le formulaire.
Mais un seul des sujets peut être concerné. Au lieu d’écrire « C’est Pierre ou toi qui ira à la gare. » ou « C’est Pierre ou toi qui iras à la gare.« , il vaut mieux écrire : Pierre ou toi, l’un de vous deux ira à la gare.
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Les sujets coordonnés par « ni »
Quand l’un des sujets est au pluriel, le verbe se met au pluriel.
Ni le chat ni les chiens n’ont réagi à l’arrivée du facteur.
Si les deux sujets sont au singulier, et si les deux peuvent accomplir l’action, l’accord se fait au pluriel.
Ni le chat ni le chien n’ont réagi à l’arrivée du facteur.
C’est le singulier qui l’emporte si :
- un seul des sujets peut accomplir l’action ;
- le second sujet est mis entre virgules.
Ni le chat, ni le chien, n’a réagi à l’arrivée du facteur.
Si le premier sujet, singulier, est repris par « personne », le verbe se met à la troisième personne du singulier.
Ni toi, ni personne ne peut être tenu pour responsable.
Lorsque les sujets (singuliers) ne sont pas de la même personne, on applique la règle évoquée précédemment : la première personne l’emporte sur la deuxième ; la deuxième l’emporte sur la troisième. Et si l’idée s’applique aux deux sujets.
Ni lui ni sa soeur ne sont impliqués.
Ni toi ni moi n’y pouvons rien
Ni elle ni moi ne saurons jouer cette pièce de théâtre.
Ni toi ni Alain n’êtes concernés.
Si le premier sujet, singulier, est à la première ou à la deuxième personne, et que le second sujet est « nul » suivi d’un nom, « aucun » suivi d’un nom, « rien »… le verbe est toujours accordé à la troisième personne du singulier :
Ni toi ni nul autre dirigeant ne mettra la main sur cette entreprise.
Ni moi ni aucun spécialiste ne peut déchiffrer ce manuscrit.
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L’inversion du sujet
Une des fautes d’accord les plus fréquentes se produit lors d’une inversion du sujet.
Il a eu la réaction qu’imposent les circonstances.
Contrairement à l’apparence, le sujet est circonstances et non réaction. Notez que la transformation de la phrase au futur évite l’erreur. On ne dira pas : Il a eu la réaction qu’imposera les circonstances mais il a eu la réaction qu’imposeront les circonstances.