L’interrogation directe

  • On construit une phrase interrogative avec « est-ce que », ne le faisant précéder d’un mot interrogatif tel que « qui, lequel, où » si besoin est.

Est-ce qu’il est là ?

Quand est-ce que les parents seront de retour ?

  • La langue soutenue préfère construire les phrases interrogatives avec l’inversion ou la reprise du sujet.

Est-il là ?

Quand les parents seront-ils de retour ?

  • Lorsqu’il s’agit d’une question à laquelle on ne répond que par « oui » ou par « non », il faut distinguer deux cas :

– si le sujet est un pronom personnel, « on » ou « ce », la phrase commence par le verbe. Le sujet est placé après le verbe auquel il est relié par un trait d’union.

Êtes-vous prêts ?

Peut-on oublier cette histoire ?

L’as-tu oublié ?

– si le sujet n’est pas un de ces pronoms, la phrase commence par le sujet. On reprend ce sujet par un pronom personne que l’on place après le verbe auquel il est relié par un trait d’union.

Les dossiers sont-ils prêts ?

Quelqu’un peut-il me dire l’heure ?

  • Lorsqu’il s’agit d’une question qui porte sur un élément seulement, la phrase commence par le groupe contenant le mot interrogatif qui représente ce sur quoi porte la question.

Quand sera-t-il prêt ?

À partir de quelle heure faut-il passer la prendre ?

Pour savoir s’il faut inverser ou reprendre le sujet, il faut envisager différents cas de figure :

– quand la question porte sur le sujet, celui-ci est placé en tête de phrase ; il n’est jamais repris par un pronom.

Qui a fait cela ?

Lequel d’entre vous a fait cela ? (et non a-t-il fait cela)

– si le sujet est un pronom personnel, « on » ou « ce », on commence par le mot interrogatif suivi du verbe et on place le pronom après le verbe avec un trait d’union

Comment comptes-tu faire ?

De quoi parle-t-on ?

– si le sujet n’est pas un de ces pronoms, on commence en général par le mot interrogatif, suivi du sujet puis du verbe. Le sujet est repris par un pronom personnel placé après le verbe avec un trait d’union.

Avec « pourquoi » ou si le verbe a un complément d’objet, c’est la seule construction.

Pourquoi la guerre a-t-elle été déclarée ?

Comment le gouvernement va-t-il répondre à la crise ?

Dans les autres cas, se présentent deux constructions :

– mot interrogatif + sujet + verbe + pronom

De quoi la presse parle-t-elle ?

– ou mot interrogatif + verbe + sujet

De quoi parle la presse ?

Quand « qui » est complément d’objet, la reprise du sujet par le pronom permet de lever des ambiguïtés.

Qui a vu le chien ?

= le chien a vu quelqu’un, mais qui ? (COD)

Ou = quelqu’un a vu le chien, mais qui (sujet)

Qui le chien a-t-il vu ? (sans ambiguïté)

– Si le mot interrogatif est « que » (COD) ou si la question porte sur l’attribut, le sujet suit toujours le verbe.

Que voulez-vous ?

Que veulent les salariés ?

(Dans ces deux phrases, « que » est COD)

Que sont devenues nos amies ?

Quelles sont celles qui ont réussi ?

(Dans ces deux phrases, la question porte sur l’attribut placé en tête de phrase)

  • Lorsqu’on reprend le sujet par un pronom personnel, il faut parfois intercaler « -t » entre le verbe et le pronom.

A-t-il bien parlé ?

Quand arrive-t-il ?

Le « t » euphonique : où le placer ?

ATTENTION

Une question qui ne commencerait pas par le verbe, un mot interrogatif ou « est-ce que » relève du style familier ou populaire.

Tu t’appelles comment ?

C’est quand que tu arrives ?

Est-ce que… ?

  • On emploie « est-ce que » dans la langue courante pour poser une question.

Est-ce que vous partez ? (ou mieux : Partez-vous ?)

  • On peut faire précéder « est-ce que » d’un mot interrogatif tel que « qui, lequel, quand, où »…

Lequel est-ce que tu choisis ?

Si la question porte sur le sujet, on remplace « que » par « qui ».

Qui est-ce qui vient ?

  • L’interrogation avec « est-ce que » est la seule possible quand :

– L’inversion du sujet aboutirait à une tournure non admise

Est-ce que je dors ? (on ne dirait pas « dors-je ? »)

– La question porte sur un sujet inanimé

Qu’est-ce qui te motive ?

  • Le verbe (est) précède le pronom sujet (ce) auquel il est relié par un trait d’union – tout comme on a « est-ce vrai ? ». On ne peut employer « est-ce que » sans faire cette inversion.

Quand est-ce qu’il part ? (et non C’est quand qu’il part ?)

ATTENTION

On ne peut pas employer « est-ce que » dans une subordonnée qui dépend d’un autre verbe.

Qu’est-ce qu’il a dit ?J’ignore ce qu’il a dit. (et non J’ignore qu’est-ce qu’il a dit)

L’interrogation indirecte

  • Contrairement à la phrase interrogative qui pose une question directement et qui appelle une réponse, l’interrogation indirecte rapporte une question au sein d’une phrase.

Quand revient-il ? (interrogation directe)

Je ne sais pas quand il revient. (interrogation indirecte)

  • La question est rapportée dans une proposition dépendant d’un verbe tel que « demander, ignorer, expliquer, dire, savoir, raconter ». Il s’agit de verbes se construisant avec un COD.

Je ne sais pas quand il revient. (COD de « savoir »)

On évite ainsi de faire d’une interrogative indirecte le complément d’un verbe qui se construit avec une préposition.

Elle se demande comment elle va s’y prendre. (et non Elle réfléchit comment elle va s’y prendre car « réfléchir » se construit avec « à »)

Toutefois, on accepte une interrogative indirecte après « se souvenir » et « voici » ou « voilà ».

Je ne me souviens plus de la route que je dois prendre.

Voilà pourquoi je ne veux plus revenir.

  • Cas de la subordonnée introduite par in mot interrogatif tel que « qui, lequel, quel, où, quand, si ».

Vient-elle ? → Je ne sais pas si elle vient.

Où part-il ? → Je ne sais pas où il part.

La subordonnée peut être également introduite par « ce que, ce qui » lorsqu’elle correspond à une question directe commençant par « que, qu’est-ce que, qu’est-ce qui ».

Que deviens-tu ? → Je me demande ce que tu deviens.

Qu’est-ce qui t’ennuie ? → Je me demande ce qui t’ennuie.

« Que » peut être remplacé par « quoi » s’il est complément d’un infinitif.

Que faire ? → Je ne sais quoi faire.

La locution « est-ce que » n’est jamais reprise dans l’interrogation indirecte.

Où est-ce qu’il va ? → Je ne sais pas il va.

  • Les pronoms personnels, « ce » et « on » précèdent toujours le verbe dans la subordonnée.

Je me demande à quoi il rêve. (et non Je me demande à quoi rêve-t-il)

Dis-moi qui c’est (et non Dis-moi qui est-ce)

Si le sujet est un nom ou un groupe nominal, il peut précéder ou suivre le verbe, mais il n’est jamais repris par un pronom personnel.

Je me demande comment ses parents vont réagir ou Je me demande comment vont réagir ses parents et non Je me demande comment ses parents vont-ils réagir.

ATTENTION

Pas de point d’interrogation à la fin d’une interrogation indirecte : ce point est réservé à l’interrogation directe.

Quand reviendra-t-il ? (interrogation directe)

Je me demande quand il reviendra. (interrogation indirecte)

Sauf si l’interrogation indirecte est contenue dans une interrogation directe.

Sais-tu quand il reviendra ?

Website Comments

  1. Éric Pétremand-Besancenet
    Répondre

    Bonjour, à propos de  » Je ne me souviens plus quel route je dois prendre « : se souvenir DE… ->  » Je ne me souviens plus DE la route que je dois prendre « . Ou alors  » Je ne me rappelle plus la route que je dois prendre / quelle route je dois prendre  » (réf. Acad. fr. https://www.dictionnaire-academie.fr/article/DNP0225).
    ROUTE: nom féminin -> QUELLE route et non pas quel route…
    Cordiales salutations,
    Éric Pétremand-Besancenet

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