Revue de presse et de blogs sur la réforme de l’orthographe qui a agité la Toile en ce début d’année.

A la rentrée scolaire 2016, les manuels du primaire prendront en compte une réforme de l’orthographe recommandée par l’Académie française, qui date de 1990.

Pourquoi s’offusquer de ces quelques rectifications puisqu’après tout l’orthographe n’a cessé d’évoluer ? (Auteur de cet article à suivre sur Twitter @WauteletB).

En fait, ces modifications s’imposent depuis 1990 et leur publication au Journal officiel. Mais « il y a une tolérance d’usage pour l’orthographe ante-publication [du décret du JO de 1990] » explique à Désintox Michel Lussault. Ce qui veut dire que cela fait vingt-six ans qu’il est possible d’enseigner l’orthographe rectifiée, sans que ce soit pour autant obligatoire. « C’est la règle depuis 1990 mais l’application s’est faite à bas bruit ». En 2008 par exemple, les programmes adoptés alors que Xavier Darcos était ministre de l’Education notaient : « Pour l’enseignement de la langue française, le professeur tient compte des rectifications de l’orthographe proposées par le Rapport du Conseil supérieur de la langue française, approuvées par l’Académie française (Journal officiel de la République française du 6 décembre 1990) ».

Pour faire court, LCI rappelle les quelques rectifications dont il est question. Le ministère de l’Éducation nationale rappelle que les deux manières d’écrire un même mot seront acceptées.

Mais il n’en fallait pas moins que de remettre sur la table l’application de ces rectifications pour reprendre les hostilités dans la guerre de l’orthographe. Application dont l’auteur n’en voit pas l’intérêt aujourd’hui « puisqu’il est admis que les deux orthographes, l’ancienne et la nouvelle, resteront valables, avec pour seul effet de compliquer la tâche des enseignants et des éditeurs de livres scolaires, tout en semant le doute chez les élèves, dont les performances orthographiques sont déjà problématiques« .

Je partage ici deux points de vue d’une professionnelle de l’écrit et de ma consoeur Marie-Ida (avis que je rejoins totalement).

Sandrine Campese, auteure, coach en orthographe, voit quant à elle dix raisons de ne pas être opposé à cette « réforme ».

L’orthographe et la grammaire seraient-elles absurbes ? C’est ce que pense Mickael Korvin dans cet article. En 2012, ce dernier avait créé la polémique en qualifiant l’académicien Erik Orsenna de « dictateur de la grammaire ».

L’auteure de cet article se questionne sur cette réforme qui serait une tempête (avec accent circonflexe ! ) dans une tasse de thé.

La secrétaire perpétuelle de l’Académie française Hélène Carrère d’Encausse a affirmé dans un entretien au Figaro ne pas comprendre l’exhumation d’une réforme de l’orthographe. La ministre de l’Éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem, a rétorqué.

Il n’y a pas de quoi paniquer pour le Magazine Marianne qui, après une mise au point, conclut que « le moyen d’acquérir » les subtilités de la langue française « est l’étude approfondie du fonctionnement de la langue. C’est cela qui devrait faire l’objet des préoccupations et des discussions ».

Point de vue de Jean-Paul Brighelli, auteur de La fabrique du crétinsur le site du Point. Ce dernier voit dans cette réforme qu’une « demi-mesure ».

Selon l’auteur de l’article suivant, la réforme de l’orthographe, et les passions qu’elle déclenche, reflètent notre pire travers : le dirigisme.

L’Éducation nationale a réduit de moitié la part du français dans les programmes à l’école primaire ces 30 dernières années, ce qui explique la baisse de niveau chez les salariés quadragénaires.

obs_orthographeAu bureau, ces lacunes ne sont pas sans conséquence. Avec les mails, les salariés écrivent beaucoup plus qu’avant et leurs faiblesses sont exposées.

Pour autant, les femmes seraient meilleures que les hommes en orthographe. L’Obs se demande pourquoi. L’Obs qui se demande également pourquoi l’orthographe nous rend fous.

Faut-il convenir, par ailleurs, que l’apprentissage du langue ne se résume en effet pas à la seule acquisition de sa grammaire ! Les compétences linguistiques à transmettre sont en lien étroit avec l’environnement dans lequel l’apprenant évolue. Les codes linguistiques, les expressions courantes, les références culturelles, autant d’informations essentielles pour un apprenant sans lesquelles de nombreuses incompréhensions ou quiproquos sont possibles !

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